Les vêtements des raccommodeurs étaient simples et efficaces. Ils s’habillaient en tissu de structure grossière qui protégeait bien du vent. Leurs pantalons avaient de longues jambes, les chemises faufilées dedans étaient sans colliers aux longues manches, une longue veste épaisse, des chaussures en cuir et un large chapeau qui protégeait de la pluie. Ils portaient un sac en cuir sur une épaule et sur le dos une construction en bois avec les fils de fer et d’autres outils. Certains artisans décoraient leurs sacs et sangles d’ornements métalliques de l’époque et de la région.
Ainsi équipé le raccommodeur partait dans le monde chercher ses clients. S’il avait un fils il le prenait avec pour lui apprendre le métier, pour qu’il rencontre ses futures clients et pour qu’il gagne en expérience.
Chaque raccommodeur avait ses clients réguliers. Il est assez étonnant que pour un si large nombre de travailleurs il n’était pas nécessaire de se battre contre la concurrence. Mais il y avait des règles implicites comme ¨tu ne vas pas entrer dans mon secteur¨ ou ¨tu ne vas pas travailler pour un prix rabaissé!¨ C’est sûr que des exceptions à la règle sont arrivées, par ci par là, mais les coupables ont toujours été punis. Ont leur a confisqué le fil de fer ou ils étaient chassés de la communauté.
Les artisans se rencontraient les uns et les autres dans des auberges qui s’étaient créées sur les grands croisements de chemins. C’était là qu’on échangeait sur différentes expériences rencontrées sur la route d’un raccommodeur ou d’un autre. Des auberges servaient d’une sorte de poste d’où on envoyait des lettres et de l’argent à la famille.
La métallurgie et la fabrication du fil de fer ne cessaient pas d’évoluer pendant tous ces temps là. Grâce à ça certains artisans commençaient à se concentrer à la création d’autres ustensiles de la cuisine. Comme par exemple des passoires, des louches, des crochets, des corbeilles à fruits et légumes, des porteurs de spatules et toutes sortes d’outils pour porter les choses comme des œufs ou des bouteilles à vin.
La demande augmentait et ceux qui étaient les plus adroits commençaient à s’installer et à créer des petits ateliers. Il n’est pas secret que certains d’entre eux ont gagné une grande renommée de fabricants surtout en Russie et aux États-Unis. La vente d’objets se faisait de porte à porte. L’artisanat fleurissait vite et beaucoup de possibilités de travail ont été mises sur place.